fournisseurs responsablesCroissance des PME

Les RFR : Les "Relations Fournisseur Responsables"

Ambition France veut accorder une incitation fiscale aux ETI et Grands Groupes labellisé « Relations Fournisseur Responsables ».

Ce Label vise à distinguer les organisations ayant fait la preuve de relations durables et équilibrées avec leurs fournisseurs.


Ce label s’inscrit dans le prolongement et la mise en application des 10 engagements pour des achats responsables définis par la Charte Relations fournisseur responsables. Il repose également sur « la liste des 36 mauvaises pratiques » répertoriée dans le rapport Volot du 30 juillet 2010.

La France compte plus de 3 millions de PME, représentant environ 35% du chiffre d’affaires, 43% de la valeur ajoutée produite et près de la moitié de l’emploi salarié. C’est un trésor souvent mal exploité. Nous le savons bien, la croissance des PME est une clé majeure, voire la première, de la lutte contre le chômage. Nos PME ont du mal à grandir et pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que la France compte presque 3 fois moins d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) que l’Allemagne et deux fois moins que le Royaume Uni.

Les raisons sont multiples : problèmes de financement, manque de fonds de capital-risque, problème de normes qui dissuadent de passer des seuils, faible capacité à exporter, marchés publics trop souvent peu accessibles, mais aussi relations improductives avec les grands groupes clients ou potentiellement clients, relations qui vont parfois jusqu’à l’asphyxie.

Les relations entre les grands groupes et les PME sont compliquées et paradoxales. De plus en plus, chacune de ces entités a besoin de l’autre, en particulier en matière d’innovation, et pourtant, toutes les études montrent les mauvaises pratiques avérées des grandes entreprises à l’égard de leurs fournisseurs, en particulier les PME.

Les grandes entreprises connaissent de réelles difficultés pour suivre le rythme effréné des innovations de leur secteur, notamment celles qui sont la conséquence des vagues technologiques issues du numérique. Aussi, on assiste à une prise de conscience des grands groupes pour, tout à la fois, avoir une attitude responsable vis-à-vis de leurs PME fournisseurs et permettre un pilotage efficace de l’innovation.

Nous pourrions citer en exemple ERDF avec le concours « Réseaux Electriques Intelligents 2015 », BNP Paribas avec le programme « Innov&Connect », Air Liquide avec le I-Lab ou encore Areva avec sa plateforme Areva Innovation PME.
Pourtant, différentes études montrent que nombre de grands groupes ne savent pas très bien comment saisir cet objet inconnu qu’est la PME pour mettre de la rationalité dans la relation qu’ils souhaitent construire avec elle.

Les difficultés auxquelles sont confrontées ces relations sont principalement de trois ordres :

 Les systèmes de référencement ou de qualification des fournisseurs auxquels se soumettent les services achats des GDO ont un impact négatif sur l’accès des PME innovantes à leurs marchés.
 Les logiques de massification et de globalisation des achats, la rationalisation des panels de fournisseurs, l’objectivation des processus d’achats, provoque un effet d’éviction majeur sur des PME innovantes peu armées pour se confronter à des processus complexes.
 Le rapport au temps des GDO est sensiblement différent de celui des PME, lesquelles éprouvent de réelles difficultés à s’inscrire dans une perspective de long terme qui leur impose de consacrer des ressources importantes pour un résultat aléatoire.

Pourtant, les grands groupes font montre d’une sensibilité croissante envers les PME qui se déploie suivant quatre axes principaux :

 Capter l’innovation portée par des PME ;
 Entretenir des écosystèmes d’innovation et de croissance pour stimuler les filières, notamment dans le numérique ;
 Sécuriser les fournisseurs stratégiques et l’accès aux technologies et services d’avenir ;
 Maîtriser le taux de dépendance des fournisseurs et prévenir les défaillances.

Sous la houlette de l’Etat, la Médiation inter-entreprises a mis en place la Charte Relations Fournisseur Responsables dans le but « d'inciter les entreprises à adopter des pratiques d'achats responsables vis-à-vis de leurs fournisseurs. » Cette charte contient 10 engagements de bonnes pratiques que l’entreprise signataire est censée adopter.

Mais la réalité montre le décalage trop important à ce jour entre les engagements pris et le comportement. Il semblerait que cela ne coute pas cher de signer la charte, d’ailleurs, à ce jour, plus de mille entités l’ont signée.

En revanche, seules 27 entités ont obtenu le label idoine. Celui-ci atteste que l’entreprise s’est soumis à un audit approfondi, distingue les entreprises faisant la preuve de relations durables et équilibrées avec leurs fournisseurs et consolide leur engagement de progrès en matière d’achats.

La proposition dans le détail

Les critères d’évaluation pris en compte lors de l’audit auquel se soumet l’entreprise pour obtenir le label « Relations Fournisseur Responsables » sont de 4 ordres :

1 – Respect des intérêts des fournisseurs et des sous-traitants
2 – Impacts des achats sur la compétitivité économique
3 – Intégration des facteurs environnementaux et sociétaux dans le processus d’achat
4 – Conditions de la qualité de la relation fournisseur – sous-traitant

Ce label va prendre, dans un futur que nous espérons proche, une dimension internationale : En effet, celui-ci évoluera vers un label d'Etat fondé sur la norme internationale "sustainable procurement", qui s'appellera ISO 20400, et ainsi donner une avance concurrentielle appréciable dans la mise en œuvre de la RSE en matière d'achats aux entreprises et organisations françaises labellisées.

Le respect de ces critères garantit ainsi que le grand donneur d’ordre s’inscrit pleinement dans la logique d’un partenariat « gagnant / gagnant » avec son fournisseur, en l’occurrence avec l’ensemble de ses fournisseurs PME. Il établit ainsi un véritable écosystème d’innovation et de croissance.

Nous établissons donc un lien direct entre la croissance des PME, donc de leur valeur ajoutée produite, les emplois que cette croissance génère, et le comportement vertueux de leurs clients grands comptes.

C’est pourquoi nous proposons de réduire le montant de la CVAE que paie la grande entreprise labellisée selon les critères suivants :

- Année N (label obtenu) : détermination du montant total (VA1) de la valeur ajoutée des PME fournisseurs.
- Année N+1 : détermination de ce nouveau montant (VA2)
- Réduction de la CVAE : (VA2-VA1)/2

La progression de valeur ajoutée des PME va leur permettre d’investir et d’embaucher. Ainsi, nous le pensons, cette mesure, non seulement s’autofinance, mais crée de la richesse. Pour s’assurer et démontrer la pertinence d’une telle mesure, il s’agira de mettre en place une métrique permettant de mesurer la croissance des PME fournisseurs d’un grand donneur d’ordre labellisé.

Sources :

- http://www.relations-fournisseur-responsables.fr/le-label-relations-fournisseur-responsables/
- http://images.cdaf.fr/cdaf/UtilisateursFichiers/201508/150820-PRESENTATION_LABEL_RFR.pdf
- http://www.economie.gouv.fr/cedef/chiffres-cles-des-pme
- http://www.decision-achats.fr/Thematique/process-outils-1037/Breves/Supports-normatifs-reglementaires-ObsAR-travaille-vous-251832.htm

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